Histoire
Histoire et évolution de la commune
L'histoire de notre commune
Gilbert Favrat
Chapitres :
- 1 - ORIGINES ET SITUATION
- 2 - LE NEOLITHIQUE ET LA PERIODE GALLO ROMAINE
- 3 - LE MOYEN AGE
- 4 - LE XVIème SIECLE
- 5 - LE XVII ET XVIIIème SIECLE
- 6 - LA REVOLUTION ET LE PREMIER EMPIRE
- 7 - LA RESTAURATION SARDE ET LA CONSTRUCTION DE L’EGLISE
- 8 - L’ANNEXION ET LE SECOND EMPIRE
- 9 - DE LA GUERRE DE 1870 AU 1er CONFLIT MONDIAL
- 10 - LA PREMIERE GUERRE MONDIALE 1914-1918
- 11 - L’ENTRE DEUX GUERRES
- 12 - LA SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945
- 13 - L’APRES GUERRE ET LES TRENTE GLORIEUSES
- 14 - ORCIER D’AUJOURD'HUI
1 - ORIGINES ET SITUATION
ORCIER dont l’étymologie proviendrait du latin «ursus» (ours) semblerait signifier par cette origine la présence lointaine de cet ursidé.
Le territoire communal, inséré dans le chablais, est voisin de DRAILLANT, ALLINGES, LE LYAUD, VAILLY et LULLIN. Il est constitué d’une partie inférieure avec le Chef-lieu, Charmoisy, les Grands-Champs, les Crêts et Sorcy, établis sur un relief en terrasses, d’origine glaciaire et d’une partie supérieure avec Jouvernaisinaz, les Granges, Fillient, Les Favrats et La Basse, étagés sur la base du versant nord-ouest de la montagne d’HERMONES. Adossé ainsi à la naissance des Préalpes il domine le lac Léman.
2 - LE NEOLITHIQUE ET LA PERIODE GALLO ROMAINE
L’existence d’une pierre à cupule, au lieu-dit «A Vigny», prouve que ce site fut visité par l’homme depuis des temps les plus reculés (-6300 env.).
La période gallo-romaine fut présente, en atteste la découverte d’un objet représentatif. «une patère en bronze, à patine vert sombre avec traces d’argenture, y a été trouvée dans un tombeau» (Henri Baud et Jean-Yves Mariotte) L’histoire des communes savoyardes.
3 - LE MOYEN AGE
Les Burgondes, établis à partir de 443, ont laissé également leurs traces, justifiées par la mise à jour d’ossements humains, notamment au lieu-dit «Les Crêts». Avec eux, la christianisation va s’implanter dans les Alpes du nord (530 env.). Au XIIIème siècle la paroisse d’ORCIER, sous le patronage de saint Jacques le Mineur, dépendait de l’abbaye d’Ainay, située à LYON et appartenait à la châtellenie d’ALLINGES-Vieux jusqu’en 1355 puis relevait du prieur de THONON au XVème siècle, elle comptait alors 15 feux (familles). «Un personnage important en est originaire, Maître Guillaume d’Orcier qui fut délégué par l’Archevêque de Vienne pour régler en 1234 les contestations qui s’étaient élevées entre l’évêque de Genève et son Chapitre. En 1373 et 1379 la moitié des habitants était trop pauvres pour acquitter le subside requis» (Henri Baud et Jean-Yves Mariotte) «L’histoire des communes savoyardes».
En 1355, le traité de PARIS met fin aux guerres et aux luttes acharnées que se livrèrent, pendant cinquante ans, les comtes de Savoie et les sires de Faucigny afin d’affirmer leurs pouvoirs et leurs possessions. Elles se déroulèrent notamment entre le château vieux (Faucigny) et le château neuf (Savoie) sur la colline des ALLINGES ainsi que dans les contrées proches. Sans pouvoir l’affirmer le lieu-dit «Battailleux», entre le chef-lieu et Charmoisy, pourrait désigner le cadre d’un de ces combats. Il est à retenir qu’un Jean de Charmoisy, maréchal, dirigeait les machines à jet de pierres depuis le château neuf.
A peine la paix allait-elle intervenir, après tant de ravages et de malheurs, qu’un fléau plus grave encore s’abattit sur la région, la peste noire, en 1350, qui réduisit la population de moitié. ORCIER, comme ailleurs, tenta de se protéger de la propagation contagieuse de cette maladie par un passage des étrangers à l’écart de ses zones habitées. C’est certainement pour cela que la portion de la route actuelle, entre les Grands-champs et la route départementale d’ORCIER vers Macheron se dénommait communément, il y a encore quelques années, le «Chemin de la Pesta».
Dans les années 1450-1500, les Chartreux de BELLEVAUX ayant acquis des droits sur la montagne d’HERMONES vont, pour défricher et mettre en valeur les terres, y installer des colons. Ces derniers étaient dirigés par des frères laïcs qui se retiraient lorsque la communauté était viable. Le hameau de «Chez Les Favrats» (ancienne appellation), propre au nom de famille de ses fondateurs, en est le témoignage.
4 - LE XVIème SIECLE
En 1518, ORCIER est peuplé de 30 feux.
L’échec, suite à l’ambition de Charles II, de rattacher la ville de GENEVE au duché de Savoie aura pour conséquence la perte de la Savoie avec une bonne part de ses états. Ainsi l’ouest du Chablais se trouvera occupé par les Bernois en 1536, dont ORCIER. Ces derniers y imposeront progressivement le protestantisme. Un pasteur unique desservira ORCIER et DRAILLANT.
Après de multiples conflits, dont le Chablais sera l’objet, le duc Charles-Emmanuel 1er obtient en 1593 la restitution de ce territoire à la SAVOIE en ayant auparavant obtenu, au traité de CATEAU- CAMBRESIS en1559, le retour de la SAVOIE du sud et du Piémont où il fixera sa capitale TURIN. Il confiera alors en 1594 à François DE SALES, jeune prévôt, la difficile mission de ramener la population chablaisienne à la religion catholique. Sous l’égide de cet homme d’église, à l’instar de ses voisines, dans un élan général la paroisse d’ORCIER sera convertie et rétablie dans son entité en 1598. A noter tout de même comme particularités, de rares refus d’abjuration qui obligeront quelques uns de ses ressortissants à s’expatrier et que le pasteur de DRAILLANT, déjà cité, continuera à vouloir prêcher la réforme. François DE SALES trouvant souvent refuge aux châteaux des ALLINGES durant son ministère il est presque certain qu’il honora plusieurs fois ORCIER de ses visites. Il n’est pas à négliger que ce futur saint et docteur de l’église était un érudit. Il dédia à l’attention de sa confidente Madame DE CHARMOISY, idéalisée sous le nom de «Philotée», devenue veuve, «L’introduction à la vie dévote» un ouvrage de littérature spirituelle demeuré très célèbre, entre autres par le fait qu’il fut le premier écrit en français, langue qu’il oeuvra à vulgariser. Mademoiselle Louise DUCHATEL, d’origine normande devint Madame DE CHARMOISY en épousant Claude VIDOMME DE CHARMOISY en 1600, Grand maître de l’artillerie du duc de SAVOIE. Dans les années 1950 apparaissait encore, sur une maison au centre du hameau, une porte d’entrée avec un linteau en forme de chapeau de gendarme et sur la mappe sarde, à proximité, figure un jardin d’agrément, éléments significatifs d’une ancienne propriété nobiliaire en ce lieu. Rien ne prouve cependant que cette dame de l’aristocratie thononaise y séjourna.
En 1570, le territoire de la paroisse d’ORCIER fait partie du Comté d’ALLINGES.
5 - LE XVII ET XVIIIème SIECLE
En Chablais, ces deux siècles possédèrent en commun d’être marqués encore par de très grandes difficultés que durent subir la population. Elles étaient dues notamment à nouveau au retour de nombreuses guerres suivies d’occupations militaires étrangères. Malgré tout, le 22 septembre 1713 est conclu le traité de paix d’UTRECHT qui permettra à Victor Amédée II de se réinstaller dans ses Etats d’origine, dont il avait été dépossédé, avec en supplément l’attribution de la SICILE avec le titre de roi. Durant son règne ce monarque s’emploiera à renforcer son administration. L’élaboration d’un cadastre (mappe sarde) afin de permettre un plus juste prélèvement de l’impôt en est l’exemple parfait, une œuvre impressionnante et avant-gardiste (1ére en EUROPE). A ORCIER, il fut commencé courant 1730, terminé le 8 avril 1731 et approuvé le 19 septembre 1732. Ce document officiel nous renseigne sur la nature des biens fonciers, sur leur «bonté» (qualité de fertilité) et le nom de leurs propriétaires, dont les plus courants demeurent encore aujourd’hui mais dont certains ont disparu, BUISSON, CONVERSAY, MAGNIN, NICOUD, VIGNET… Se retrouvent également des biens, possessions de la noblesse, D’ANTIOCHE, DE FORAZ, DELOR, DE SAINT-MICHEL et de représentations ecclésiastiques, CURE D’ORCIER, ANNONCIATION DE THONON, SAINTE MAISON DE THONON. Il en ressort, en plus d’une grande part de terrains cultivés de prés et de verger, des zones importantes arborées de châtaigniers dont le fruit servait d’aliment de base (la culture de la pomme de terre n’étant pas encore introduite). Autre particularité, des alpages débordaient largement le long de la crête de la montagne d’HERMONES (versant ORCIER), par contre les forêts de sapins étaient peu nombreuses. Se découvre également une urbanisation de nature communautaire avec des villages bien regroupés possédant des fours par quartiers, des moulins alimentés par des biefs ou ruisseaux (Chef-lieu, Charmoisy, Fillient). A noter que le hameau des Granges en tant que tel n’existait pas, seule une construction apparaît.
En complément des duretés d’existences évoquées précédemment, se doit d’être ajoutés les effets des désastreuses conditions climatiques persistantes, avec des hivers rigoureux, des pluies, grêles et tempêtes qui seront néfastes aux récoltes en provoquant famines et disettes. Pour exemple : «de 1765 à 1772 le dénuement est tel que les habitants des villages d’ORCIER et de VAILLY avaient résolu d’émigrer en masse» (Joseph TICON) «Le Chablais une province de SAVOIE au destin particulier». De surcroît, la peste réapparaîtra de1613 à 1616 et en 1630. La contrainte des droits seigneuriaux, l’acquittement difficile des impôts, amèneront comme en FRANCE à un climat de mécontentement général et plus particulièrement dans les campagnes.
6 - LA REVOLUTION ET LE PREMIER EMPIRE
Le 24 septembre 1792 les troupes françaises pénètrent en SAVOIE et l’annexent le 27 novembre. Le 29 janvier 1793 est créé le département du Mont-Blanc. ORCIER fera partie du canton de THONON. Il s’en suivra pour le Chablais comme événements marquants, dans cette période de réformations mouvementées, l’obligation de prestation à une constitution civile du clergé. Ceci provoquant chez les prêtres de nombreux refus qui pousseront un grand nombre d’entre eux à rentrer dans la clandestinité. Toujours en 1793 et en 1794, la contestation du peuple des vallées, dont LULLIN, engendrera quelques échauffourées, également à ORCIER vu sa proximité géographique. Suivra la séquestration et la vente des biens des nobles ayant émigrés et l’arrestation de ceux demeurés sur place. «L’arrestation des membres de la noblesse provoque parfois des réactions inattendues et surprenantes, comme celle des habitants de Maugny, de DRAILLANT et d’ORCIER, exigeant par la force l’élargissement de la comtesse de Maugny» (Joseph TICON) «Le Chablais une province de Savoie au destin particulier».
ORCIER subira, dans l’application d’un décret, la démolition de son clocher avec l’enlèvement des cloches comme dans plusieurs paroisses du chablais. Les années 1797, 1798, 1799 renouent avec des conditions climatiques déplorables entraînant des pénuries alimentaires.
En 1801 le concordat met fin aux poursuites des prêtres réfractaires. De 1804 à 1814 le 1er Empire par le constant besoin de levées de troupes, à des fins guerrières, sera un pourvoyeur de conscrits dont ORCIER aura à souffrir comme la France entière.
7 - LA RESTAURATION SARDE ET LA CONSTRUCTION DE L’EGLISE
La SAVOIE se retrouve en 1815, suivant les clauses du congrès de VIENNE, réunie à nouveau au royaume de PIEMONT-SARDAIGNE. Dans cette restauration à l’ancien régime les savoyards retrouvent et subissent les dogmes de l’absolutisme qu’entretiennent le clergé et la noblesse. Sous les règnes des rois Victor-Emmanuel 1er, Charles-Félix et Charles-Albert période dénommée «le buon governo» (1802 à 1831), le principe de la religion d’état sera renforcé, en particulier en SAVOIE, afin d’effacer dans les esprits les traces qu’auraient pu laisser les préceptes de la révolution française. Pour obtenir du peuple ferveur et docilité avec plus d’espace d’accueil, surtout dans le monde rural, il est entrepris un imposant programme d’édification d’églises dans l’ensemble du Duché. Elles vont être bâties selon le style néo-classique sarde, inspiré des temples de l’antiquité. Formés à l’Académie Royale de TURIN des architectes de renom concevront et veilleront à la concrétisation de ce nouveau patrimoine religieux. Situées au centre des villages, sur des espaces dégagés, elles vont en imposer par leur prestance volumique massive, étant ainsi garantes de ce catholicisme affirmé. ORCIER, comme ses proches voisines, ALLINGES, DRAILLANT, PERRIGNIER, LE LYAUD, bénéficiera de cette politique. Grâce au Rd ANTHONIOZ, curé en exercice, avec l’assentiment du conseil de fabrique et sous l’impulsion de Monseigneur RENDU, évêque d’ANNECY, il fut décidé la réalisation d’une église neuve plus vaste. Son édification, durant les années 1845-1846, nécessitera la démolition quasi-totale de la chapelle existante. Il ne demeurera de celle-ci que la base du clocher actuel où l’on peut encore deviner l’entrée d’origine, côte lac, malgré son rebouchement, le chœur de celle-ci se trouvait par évidence côté montagne. Le plan retenu pour le nouvel édifice fut le type «halle» au choeur en hémicycle et «cul de four» orienté au sud-ouest, avec 3 nefs coiffées par un ensemble de voûtes d’arêtes reposant sur 4 colonnes centrales. La façade principale, à l’enduit ocré, profitera d’un ordonnancement architectural soigné avec l’utilisation de pierres calcaires taillées et ouvragées pour les chaînes d’angles, les corniches et l’encadrement du portail d’entrée, qu’équipera une lourde porte de noyer à panneaux façonnés. Tout ceci pensé afin de rehausser la nature hautement symbolique de cet accès principal. En plus de l’intervention des entreprises, les habitants d’ORCIER seront sollicités pour la livraison des différents matériaux et la main-d’oeuvre, ils effectueront ce qu’on appelait alors des prestations. Parmi ces travaux exceptionnels il en est un où il est légitime de rester admiratif et interrogatif, compte tenu des moyens techniques modestes de l’époque, il s’agit des colonnes. Leur extraction semble avoir eu lieu dans une carrière située sur l’ancien chemin reliant ORCIER à JOUVERNAISINAZ, en contrebas de la route départementale, près de l’endroit dénommé «Vers les Murs». Leur poids énorme, plus 8 tonnes chacune, justifierait et vérifierait cette proximité d’exploitation. Il est rapporté que lors de leur transport les essieux des trains de chars se devaient d’être arrosés constamment afin d’éviter de prendre feu ! L’exécution de leur levage a du être également une réelle prouesse!
1848 c’est l’année du printemps des peuples en EUROPE. Le besoin de liberté se traduit dans le royaume de PIEMONT-SARDAIGNE par la proclamation le 4 mars 1848 d’une monarchie parlementaire. Dans le même mois Charles-Albert, avec l’ambition d’étendre son influence en ITALIE du nord, offre son aide militaire aux mouvements patriotiques et insurrectionnels qui éclatent dans les états italiens sous domination autrichienne. L’expédition militaire organisée à cet effet se conclura pour le roi par la défaite de CUSTOZZA en 1848. A ce sujet ORCIER a l’avantage de posséder, d’un de ses ressortissants qui a participé à cette action militaire, notamment dans le soutien à la défense de la ville de VENISE, un écrit détaillé sous forme de récit de voyage dont voici un bref extrait : «Je vous parlerai ici de la ville de VENISE, c’est une ville noble et très riche. Elle se trouve bâtie sur la mer Adriatique, ou golfe de VENISE, c’est une des plus grandes villes d’ITALIE. Il y a 140000 habitants. Ce qu’il y a de plus remarquable c’est la grande place St MARC, qui se trouve sur le grand port. La place St MARC se trouve environnée de châteaux superbes et magnifiques, avec des portiques qui font le tour de la place, enrichie par de belles boutiques d’affaires et autres marchandises fines et précieuses…». L’année suivante Charles- Albert va repartir en campagne dans le même but. Ayant subi un nouveau revers à NOVARE il abdique au profit de son fils Victor Emmanuel II.
Dans ce temps là, le recrutement pour le service militaire, qui s’effectuait à TURIN, se décidait par tirage au sort. Il avait une durée variable pouvant atteindre jusqu’à 7ans. Voici le témoignage du conscrit Joseph FAVRAT, du village des Favrats : «j’ai tiré au sort le 19 août 1856, j’ai dépucelé la bouteille, j’ai extrait le n°38 sur 227 conscrits que nous étions. Nous partîmes 7, savoir 4 du village des Favrats et 3 de Jouvernaix (Jouvernaisinaz) »
8 - L’ANNEXION ET LE SECOND EMPIRE
A partir de 1852 le royaume de PIEMONT-SARDAIGNE tente à devenir une grande puissance européenne. Jusqu’en 1860 des progrès notoires seront obtenus sans que les possessions situées au-delà des Alpes n’en profitent vraiment. En 1858 à l’entrevue de PLOMBIERES, entre le 1er ministre piémontais CAVOUR et NAPOLEON III, la SAVOIE et le Comté de NICE sont promis à la France si celle-ci apporte son aide militaire pour libérer l’ITALIE du nord de l’occupation autrichienne. En juin 1859 les armées franco-sardes sont victorieuses mais sans avoir pu cependant atteindre complètement le but souhaité. Le 24 mars 1860, après bien des remous politiques et des pressions diplomatiques, aboutit laborieusement le traité de TURIN concluant le rattachement de la SAVOIE et du Comté de NICE à la FRANCE. Dans le but d’une confirmation un plébiscite fut organisé les 21 et 22 avril 1860 à l’intention des populations intéressées. L’issue positive sera écrasante. Il suffit pour cela d’observer les résultats obtenus suivants pour se rendre compte :
- arrondissement de THONON : inscrits 14594, votants 13866, oui et zones 13836, non 27, nuls 3
- ORCIER : inscrits 193, votants 188, oui et zones 187, non 1
Il n’est pas à négliger que la protection des intérêts du pape par NAPOLEON III influencera grandement une population majoritairement conservatrice. Suite au voyage triomphal de l’Empereur et de l’Impératrice à THONON, fin août début septembre 1860, il fut promis, entre autres, des travaux d’infrastructures, port sur le lac, réfections et créations de réseaux routiers. Certains seront réalisés ou commencés avant la fin du second empire.
Le 15 janvier 1860, un événement géologique remarquable allait se produire à ORCIER, au pied de la montagne du Latty à quelques distances du cimetière actuel, à l’endroit où une source jaillissait déjà en alimentant un petit ruisseau qui actionnait un moulin du chef-lieu. Un affaissement de terrain soudain vit disparaître deux gros châtaigniers et occasionna la venue d’un petit lac plus ou moins circulaire d’une vingtaine de mètres de diamètre. Son eau vert émeraude intense, dû au contact du gypse, sa profondeur dite inconnue ainsi que l’anecdote relatant l’engloutissement d’un char tiré par des bœufs, contribuèrent à donner à ce lieu une atmosphère hypnotique, oppressante et même sinistre qui persiste encore de nos jours.
En 1861 ORCIER est peuplé de 808 habitants.
9 - DE LA GUERRE DE 1870 AU 1er CONFLIT MONDIAL
Le 19 juillet 1870 NAPOLEON III déclara inconsidérément la guerre à la PRUSSE Il s’en suivra une défaite désastreuse qui sonnera la chute du Second empire et surtout pour la FRANCE la perte de l’ALSACE et d’une partie de la LORRAINE, une blessure qui ne se cicatrisera pas. La SAVOIE bien que fraîchement réunie à la FRANCE honorera sa nouvelle patrie en participant valeureusement à ce conflit. A ORCIER sur une vingtaine de soldats mobilisés trois vont périr.
Face à cette douloureuse épreuve la nation se ressaisira. Pour ORCIER, dans les 4 décennies à venir d’importants travaux vont être réalisés qui marqueront durablement la physionomie du territoire et du chef-lieu en particulier.
C’est d’abord la construction du clocher dont l’adjudication est lancée en mars 1873. Il sera élevé sur la base de l’ancien clocher porche de la chapelle primitive. Du granit taillé servira à la réalisation des corniches et des encadrements d’ouvertures. Cette pierre pourtant abondante n’était que peu utilisée jusqu’alors. C’est l’époque où des tailleurs de pierre italiens plus spécialisés permettront sa mise en œuvre. Ils viendront pour cela se fixer en Chablais. Ce sera le cas pour ORCIER de la famille BARONNE.
Depuis 1841 l’enseignement devient effectif à ORCIER, autant au chef-lieu qu’à Jouvernaisinaz, avec souvent des tiraillements et des rivalités entre les deux villages pour la disposition, l’adaptation de locaux et la rémunération des régents. Concernant les filles, principalement au chef-lieu, elles étaient accueillies à l’école des sœurs à partir de 1872. En application des lois Jules FERRY sur l’enseignement gratuit, laïc et obligatoire, est construite entre 1882 et 1883 au chef-lieu une maison d’école (1er corps de l’ancien bâtiment de l’école actuelle, côté chef-lieu) comportant : au rez-de-chaussée 1 entrée, 1 hangar incendie, 1 petite salle de classe prévue pour les filles ! Au rez de cour 1 salle de classe et vestiaire, à l’étage 1 logement pour l’instituteur et 1 pièce pour la mairie. Les plans sont confiés à l’architecte Léon QUIBLIER de THONON. Trente ans plus tard, le 1er février 1912 est demandé à l’entrepreneur Jules FAVRAT d’ORCIER le début des travaux d’une classe supplémentaire accolée à l’école existante (côté Charmoisy), sur les plans de l’architecte BATISSE et Fils de THONON. Il avait été prévu initialement 2 ailes. En remplacement de celle non édifiée (côté chef-lieu), interviendra les années suivantes la construction de l’école de Jouvernaisinaz.
En 1886, le maire Eugène FAVRAT et son conseil décident la démolition et la construction d’un presbytère neuf. Celle-ci se déroulera en 1887. Les plans sont établis par MM. BARBEROT & GUYON, architectes à THONON. Une délibération fut prise en ces termes : «Monsieur le Président expose que le presbytère d’ ORCIER est dans un état tel qu’il n’est pas possible d’y loger convenablement le prêtre le moins exigeant et il propose au conseil de délibérer sur l’établissement d’une cure».
Beaucoup de travaux furent engagés également sur le réseau des chemins vicinaux, notamment la route de Jouvernaisinaz aux Granges, La Panière…
Autre événement, en 1888 dans la nuit du 5 octobre de très fortes intempéries provoquèrent dans tout le Chablais d’importantes inondations. Voici ce qu’en rapporte en partie le témoin Joseph FAVRAT pour ORCIER : «les villages de Fillient et Charmoisy ont risqué d’être entraînés. En Fillient, chez les frères TOURNIER Victor, Prosper et leur cousin Vincent ils ont été obligés de déménager, l’eau sortait de chez eux par les portes et les fenêtres. Le village de Charmoisy a couru les mêmes risques car s’ils n’avaient pu détourner une partie de l’eau qui descendait par le ruisseau en face de la maison de DUFRENE Louis et la conduire en bas de ce grand pré dit «Les Vieux» ils étaient tous noyés sans exception et sans pouvoir se sauver, ni gens ni bétail…»
En 1905, la loi de séparation de l’église et de l’état allait provoquer beaucoup de remous dans la France entière lors son application. Jugeons plutôt de ce qu’il en a été reporté pour la paroisse : «à ORCIER l’inventaire s’est fait malgré une résistance et grâce à l’appui de la force armée. Le percepteur ajoute qu’une arrestation a eu lieu pour rébellion et qu’un procès-verbal pour outrage a été dressé contre le vicaire et qu’il ne l’a pas arrêté afin d’éviter une effusion de sang»
Dans cette période l’économie d’ORCIER est constituée essentiellement du produit de l’agriculture et de ses activités annexes. Voici ce qui est rapporté dans une monographie communale : «le rendement des récoltes est en moyenne satisfaisant. Les principaux produits de culture sont les céréales, les légumineuses et les pommes de terre. Les forêts de hêtres et de sapins qui couvrent environ le tiers du territoire sont une source de revenus considérables. Mais la principale source de richesses consiste dans la fabrication du fromage et du beurre. Les vaches nourries avec un foin de première qualité rendent en général 14 à 18 litres par jour et par tête. Ce lait est converti en fromage, façon gruyère et en beurre, dans des établissements appelés fruitières. Les trois fruitières de la commune* reçoivent en moyenne 1500 litres de lait par jour qui produisent 120 kilos de fromage et 20 kilos de beurre (*1 fruitière au chef-lieu, 2 à Jouvernaisinaz dont celle des Bossons)».
Autres informations, en 1879 ORCIER est peuplé de 812 habitants. En 1872, 1892 et 1900, le nombre de familles reconnues comme pauvres et secourues par le bureau d’aide sociale est respectivement de 62, 53 et 33.
Comme déjà évoqué, en 1872 Mademoiselle Louise VERBOUD avait mis à disposition une maison du chef-lieu, près de la ferme du même nom, à la congrégation des sœurs de la Charité de LA ROCHE-sur-Foron. Les religieuses présentes pourvoyaient d’une part à l’éducation des jeunes filles, activité, qui au fil du temps se spécialisera davantage vers des cours d’école ménagère. D’autre part, elles dispensèrent également, avec constance, des soins médicaux de proximité à l’intention des habitants et en particuliers aux plus modestes. Intégrées à la vie de la commune, elles furent très regrettées à leur départ après plus de quatre vingt ans de sacerdoce.
En 1913 la durée du service militaire est portée à trois ans.
10 - LA PREMIERE GUERRE MONDIALE 1914-1918
Le 28 juin 1914, l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’AUTRICHE-HONGRIE et de son épouse, à SARAJEVO, va précipiter par le jeu des alliances la multiplication des déclarations de guerre entre états. Ce sera le cas le 3 août 1914 de l’ALLEMAGNE vis-à-vis de la FRANCE. Dès le 1er août cette dernière annonce la mobilisation. Comme en 1870 les soldats savoyards, incorporés en majorité dans l’infanterie, vont se battre avec courage et fierté pour la FRANCE sur tous les hauts lieux des combats, jusqu’à la victoire du 11 novembre 1918. Dans cette confrontation éminemment meurtrière ORCIER paiera un lourd tribut, quarante neuf soldats seront tués (huit en 1914, seize en 1915, neuf en 1916, six en 1917 et dix en 1918, environ 6% de la population). Les survivants quelquefois blessés dans leur corps le seront tous dans leur âme. Face à une telle saignée dans sa jeunesse la population n’en sera pas moins traumatisée. Plus rien ne sera comme avant. Comme si ce malheur n’était pas suffisant, vers la fin de ce conflit la grippe espagnole sévit en EUROPE, ORCIER ne fut pas épargné et dénombra un bon nombre de victimes.
11 - L’ENTRE DEUX GUERRES
ORCIER à l’image des communes françaises tente d’effacer ses meurtrissures. Le travail routinier de la campagne essaye d’en être quelque peu le remède.
En souvenir de ses enfants morts pour la FRANCE, il est décidé en 1920 la construction du monument aux morts. C’est l’entreprise DECORZENT-GAVAZZI de THONON qui sera chargée de l’exécuter pour la somme de 5000Frs de l’époque. Son implantation sera décidée près du chevet de l’église.
Sur l’annuaire pratique de HAUTE-SAVOIE de 1924, pour ORCIER est précisé comme nom des personnalités : «Maire - DEGENEVE François, Curé - COUTIN Alexis, Instituteur - M. MOREL, Institutrices - Mmes BAUD et GALLAY». Apparaissent également entre autres : «23 principaux agriculteurs, 1 boulangerie, 5 cafés, 2 épiceries, 1 coopérative agricole de consommation, 1 forgeron, 2 charrons, 1 maçonnerie, 1 entreprise de charpente, 1 menuiserie, 1 scierie, 1 tailleur de pierre » ainsi que des sociétés diverses : fruitières, secours mutuel, mutilés, caisse de crédit agricole, syndicat d’élevage, football.
Au début des années 30 des travaux de décoration picturale sont entrepris à l’église. Pour ce faire un artiste italien, du nom de BOLDORI (orthographe incertaine), y exprima son talent. L’exercice de son art devint une réelle distraction pour les enfants à la sortie de l’école.
A cette même époque M. COLLY, hôtelier à EVIAN, originaire d’ORCIER, fit don à la paroisse d’un tableau de grandes dimensions (3.05x4.35) représentant la crucifixion par Alfred SWIEYKOWSKI. Aujourd’hui des éléments nouveaux concernant l’origine de cette peinture (récemment rénovée) ont été portés à connaissance. Cette œuvre se nomme en réalité «Le martyr de Jésus», elle a été exposée en 1901 au salon des artistes français, au grand palais à PARIS, par son auteur qui était un peintre répertorié comme post impressionniste polonais. Celui-ci fit souvent des séjours dans le pays de Gavot (de 1900 à 1928 env.) qu’il avait choisi comme site pour bon nombre de ses toiles.
Toujours dans ces années il est à noter la venue au chef-lieu d’un nouveau maître d’école, Camille FROSSARD, qui par ses méthodes avant-gardistes va inculquer «le plaisir d’apprendre». Il intégra par exemple à l’enseignement général, dans un principe éducatif, le sport et le plein air. Ses élèves successifs lui en seront reconnaissants à jamais. Il assura également la fonction de secrétaire de mairie.
En 1936, ORCIER engage des travaux conséquents pour son eau potable avec le captage d’une nouvelle source, la création d’un réservoir et de réseaux de distribution sur l’ensemble de la commune ainsi que l’édification de bassins publics dans chaque village.
Dans l’entre temps, se créèrent des pensions de famille au chef-lieu et à Jouvernaisinaz, fréquentées par des citadins en quête d’air pur. Une activité qui donnait aux étés de ce temps là une ambiance quelque peu estivale tout en créant des emplois saisonniers.
A ORCIER les plaisirs étaient rares, tous les premiers dimanche de mai cependant la vogue des «vuards » (hannetons en français), jouissant d’une grande réputation dans toute la région, attirait une foule nombreuse. La présence de quelques forains et de bals suffisait à procurer distractions et insouciance. Il était aussi de tradition d’inviter des proches, des cousins, souvent de communes voisines et de déguster, entre autres, les rissoles, gourmandises pâtissières concoctées avec grand soin. De plus, cette première fête du printemps était signe de renouveau, elle correspondait au nettoyage des maisons après l’hiver, aux sorties des animaux des étables, au début des travaux des champs et des jardins.
Dans ce climat à l’apparence tranquille, des informations sur les menées nationalistes et expansionnistes Allemande et Italienne préoccupent les esprits. Les accords de MUNICH de 1938 rassureront un peu.
12 - LA SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945
Hélas, en septembre 1939 l’équilibre précaire se rompt lorsque les troupes Allemandes entrent en POLOGNE. LA FRANCE et l’ANGLETERRE déclarent la guerre à l’ALLEMAGNE le 3 septembre. Après une phase d’attente (drôle de guerre) les combats de mai-juin 1940 ne permettront pas d’éviter l’invasion du pays, sauf sur les Alpes ou les italiens intervenus tardivement dans ce conflit sont maintenus sur leurs positions de départ. Les armistices interviennent le 22 et 24, respectivement avec l’ALLEMAGNE et l’ITALIE. Le désarroi est à son comble, peu de gens entendent l’appel du Général DE GAULE, depuis LONDRES, qui encourage à continuer la lutte. Consécutivement à ce tragique épisode et de ses suites ORCIER déplorera la mort de quatre soldats et huit prisonniers en ALLEMAGNE dont un blessé et un qui moura en 1946 après son rapatriement.
Face à une dérive gouvernementale collaborationniste va s’opposer et s’affirmer un esprit de résistance dont ses partisans dans leur combat auront à subir la cruelle et implacable rigueur des forces de répression vichyste (milice) et allemande, avant que ne triomphe la liberté. Très tôt ORCIER, pour une part de ces habitants opte pour la désobéissance civile. Pour preuve cet extrait d’un rapport du 20 mai 1942, qui était classé secret, d’un inspecteur des services généraux : «J’ai pu constater que dans cette commune, une grande majorité de la population est hostile à la politique de collaboration. La radio Anglaise est fort écoutée. Les habitants d’ ORCIER ne voient notre salut que dans une victoire Anglaise». Dès mi-février 1943 ORCIER est pionnière pour l’accueil et l’hébergement des jeunes requis pour le travail obligatoire (S.T.O.) au chalet des «Vorosses» (au dessus du village des Granges). Suivra en plus des différents soutiens passifs (renseignements, faux papiers) une participation active au sein des «maquis» (col du Feu). Comme déjà pour la libération de THONON le 16 et 17 août 1944, l’armistice du 8 mai 1945 avec le retour des prisonniers et des déportés donnèrent lieu, particulièrement dans la commune où se déroulait la vogue le 6 mai, à des réjouissances mémorables. Cependant, ORCIER n’oubliait pas les souffrances et les disparitions qui avaient touchées certains de ses concitoyens dans cette dure période, deux arrêtés et relâchés, deux internés, trois fils d’une même famille dont un décédé lors de sa détention, un fusillé et un mort en déportation à DACHAU avec l’instituteur et secrétaire de mairie, déjà évoqué, puis deux frères rescapés de ce même camp.
13 - L’APRES GUERRE ET LES TRENTE GLORIEUSES
Les restrictions qui sévissaient durant l’occupation se maintiennent plus ou moins encore durant deux ans. La reprise économique est difficile. En 1950, il n’existe que 6 abonnés au téléphone et pas plus de voitures. Le car de Fernand FAVRAT facilite les déplacements vers THONON pour le marché et autres nécessités. ORCIER, demeurant essentiellement rural, avec un peu d’artisanat et de commerces, va palier partiellement à cette précarité par les moyens dont elle dispose. La communauté améliorera quelque peu, cependant, sa condition de vie par des emplois dans l’industrie et le bâtiment ou saisonniers (effeuilles, hôtellerie…comme avant guerre) afin d’aborder dans les meilleures conditions qu’il soit possible cette période nouvelle.
Malheureusement, un événement dommageable viendra troubler ce timide rétablissement. Dans la nuit du 22 au 23 mars 1952 le bâtiment de l’école - mairie du chef-lieu est en feu. L’incendie détruisit le toit et causa d’importants dégâts. De gros travaux de réparation furent entrepris. Dans un premier temps sera exécutée une dalle au niveau des combles pour éviter les détériorations dues aux intempéries, puis interviendra une reconstruction complète de la toiture et une reprise générale de l’intérieur de la construction. De ce fait les enfants furent transférés provisoirement à l’ancienne maison des sœurs, déjà précédemment citée, afin de continuer leur scolarité en attente du retour dans le bâtiment rénové.
A partir de 1954, l’instabilité au MAROC, en TUNISIE et les événements d’ALGERIE conduisirent les autorités françaises à intervenir militairement. Les jeunes gens devront effectuer un service militaire de 28 mois. ORCIER en verra partir un bon nombre, un sera blessé. Mais le 6 mai 1961 l’irréparable se produira, un y perdra la vie. La commune toute entière participera au chagrin de la famille. En 1962 ce conflit trouvait enfin son terme.
En 1957 le maire François DEGENEVE décède. Il est à souligner la durée exceptionnelle, sans interruption, de son exercice de premier magistrat au service de la commune. Près de 38 années s’étaient écoulées depuis sa prise de fonction le 10 décembre 1919.
En 1968 ORCIER n’est peuplé que de 364 habitants
Dans ce temps qui incarne le désir d’émancipation de la jeunesse, ORCIER va tirer un heureux profit de ce mouvement revendicatif. Tous les jeunes, de 15 à 20 ans et plus, vont se réunir et créer le «Club des jeunes». Déterminés ils prennent l’initiative, avec l’accord de la municipalité, de faire revivre la vogue tombée petit à petit en désuétude. Ils vont ainsi, par eux mêmes, construire une salle de bal (ancienne salle des fêtes, mitoyenne d’un des préaux de l’école), persuader les forains de revenir, organiser de nouvelles activités (tir au pigeon, concours de bûcherons, défilé de majorettes, restaurant…) et pour la circonstance la rebaptiser «vogue du muguet». Le succès sera au rendez-vous, la foule revint en nombre et cela pour de nombreuses années.
Pour la commune l’effet des 30 glorieuses portera ses fruits. Parallèlement à l’agriculture l’artisanat va se développer. La vente à la commune par l’évêché d’une part de la propriété COLLY (anciennement VERBOUD) va lui donner un souffle d’expansion. Cette transaction permettra dans un premier temps, entre autres, la création du terrain de sport, l’agrandissement de la zone artisanale et l’aménagement d’un lotissement.
En 1975, sous la troisième mandature du maire Camille FAVRAT, le besoin d’une nouvelle mairie se faisant indispensable son aménagement s’effectuera, après d’importantes transformations, dans l’ancien bâtiment de la fruitière auquel était accolé le local qui faisait usage de mairie, correspondant à l’entrée actuelle (avant les lois Jules FERRY et quelque temps après, cette pièce plus l’étage tenaient lieu d’école enfantine). La fruitière dans les dernières années de son utilisation étant devenue un local pèse-lait, en compensation il en fût construit un nouveau (commerce multi-services actuel après transformation)
14 - ORCIER D’AUJOURD'HUI
La suite récente de l’évolution et de la mutation communale est connue, mais elle s’inscrira progressivement dans cet enchaînement historique en laissant, à n’en pas douter, une significative empreinte.